Pour les Atikamekws, éduquer signifie sensibiliser l'autre par des renseignements et informations utiles, à lui transmettre Kiskinohomakewin.
Par le passé, l'éducation fut donnée à des fins de survie en enseignant par exemple les attitudes et comportements à adopter pour les nouveaux chasseurs.
La morale, ainsi que les us et coutumes faisaient également partie de l'enseignement prodigué par les grands-parents, les parents, de même que les oncles et tantes, à leurs descendants.
Plusieurs rites cérémoniels marquaient l'éducation des plus jeunes :
L'arrivée des premiers étrangers sur le continent a modifié profondément la nature de l'éducation des jeunes autochtones.
La première école ouvre ses portes à Manawan. C'est aussi durant cette période que s'ouvre une école pour les jeunes de Wemotaci. Les classes y sont données en atikamekw par deux enseignantes.
L'arithmétique, le français, le catéchisme et les rudiments des techniques en agriculture sont au programme.
Le pensionnat indien Saint-Marc-de-Figuery ouvre ses portes à Amos. Les jeunes de Wemotaci et d'Opitciwan (nés entre 1938 et 1949) ainsi que les autres nations algonquiennes sont les premiers à fréquenter cet établissement.
Les jeunes de Manawan fréquenteront l'établissement à partir de 1960 (jeunes nés entre 1945 et 1947). Ces jeunes, dont l'âge variait entre 6 et 17 ans s'absentaient de leur milieu familial durant dix mois par année. Plusieurs de ces pensionnaires ont passé plus de dix ans dans cette école.
On retrouve aujourd'hui ces anciens pensionnaires parmi les plus jeunes aînés des Atikamekws (âgés de 60 et 69 ans en 2007).
Pour la première fois, un programme d'enseignement appelé «méthode globale» est offert au pensionnat d'Amos. Ce fut un des principaux moyens d'assimilation des élèves indiens.
À partir de cette date, les jeunes de Manawan fréquentent le pensionnat de Pointe-Bleue. En 1989-1990, le pensionnat accueille ses derniers élèves de Manawan.
Le gouvernement fédéral et le clergé (principal administrateur des pensionnats) prennent peu à peu leurs distances.
Les pensionnats indiens ferment leurs portes.
Un programme d'enseignement bilingue est instauré dans les écoles fédérales situées dans les communautés indiennes. Certaines familles optent pour un tel enseignement, tandis que d'autres choisissent leur langue maternelle comme langue exclusive d'enseignement.
Les résultats scolaires démontrent que la langue maternelle (comme langue d'enseignement) aurait plus de chances de succès, tout en permettant aux élèves de développer un bagage culturel dans leur propre langue.